Aujourd'hui, l'Évangile nous fait revivre la rencontre des femmes avec Jésus ressuscité, au matin de Pâques. Il nous rappelle ainsi que ce sont elles, les femmes disciples, qui ont été les premières à le voir et à le rencontrer.
Nous pourrions nous demander : pourquoi elles ? Pour une raison très simple : parce qu'elles ont été les premières à se rendre au tombeau. Comme tous les disciples, elles souffraient de la façon dont l'histoire de Jésus semblait s'être terminée ; mais contrairement aux autres, elles ne sont pas restées à la maison, paralysées par la tristesse et la peur : tôt le matin, au lever du soleil, elles sont allées honorer le corps de Jésus en portant des onguents aromatiques. Le tombeau avait été scellé et elles se demandent qui aurait pu enlever cette pierre si lourde (cf. Mc 16,1-3). Mais leur volonté d'accomplir ce geste d'amour l'emporte sur tout. Elles ne se découragent pas, elles sortent de leurs peurs et de leurs angoisses. C'est ainsi que l'on trouve le Ressuscité : sortir de nos peurs, sortir de nos angoisses.
Reprenons la scène décrite dans l'Évangile : les femmes arrivent, voient le tombeau vide et, " avec crainte et grande joie ", elles courent - dit le texte - " l'annoncer à ses disciples " (Mt 28, 8). Or, au moment où elles vont faire cette annonce, Jésus vient à leur rencontre. Nous le remarquons bien : Jésus les rencontre alors qu'elles vont l'annoncer. C'est beau : Jésus les rencontre alors qu'elles vont le proclamer. Quand nous proclamons le Seigneur, le Seigneur vient à nous. Parfois, nous pensons que la manière de rester proche de Dieu est de le garder proche de nous ; parce qu'alors, si nous nous exposons et que nous commençons à en parler, les jugements, les critiques arrivent, peut-être que nous ne savons pas comment répondre à certaines questions ou provocations, et alors il vaut mieux ne pas en parler et se fermer : non, ce n'est pas bon ! Au contraire, le Seigneur vient quand vous l'annoncez. C'est toujours sur le chemin de l'annonce que l'on trouve le Seigneur. Annonce le Seigneur et tu le rencontreras. Cherchez le Seigneur et vous le rencontrerez. Toujours en chemin, c'est ce que nous enseignent les femmes : on rencontre Jésus en le témoignant. Mettons-le dans notre cœur : on rencontre Jésus en témoignant de lui.
Donnons un exemple. Il nous est arrivé un jour de recevoir une bonne nouvelle, comme la naissance d'un enfant. Alors, l'une des premières choses que nous faisons est de partager cette heureuse annonce avec nos amis : " Vous savez, j'ai eu un enfant... il est beau ". Et en le leur disant, nous nous le répétons aussi à nous-mêmes et, d'une certaine manière, nous le faisons vivre encore plus en nous. Si cela se produit pour les bonnes nouvelles, les nouvelles de tous les jours ou certains jours importants, cela se produit infiniment plus pour Jésus, qui n'est pas seulement une bonne nouvelle, ni même la meilleure nouvelle de la vie, non, mais il est la vie elle-même, il est "la résurrection et la vie" (Jn 11,25). Chaque fois que nous l'annonçons, nous ne faisons pas de la propagande ou du prosélytisme - ce n'est pas le cas : proclamer est une chose, faire de la propagande et du prosélytisme en est une autre. Le chrétien proclame, ceux qui ont d'autres objectifs font du prosélytisme, et ce n'est pas bon - chaque fois que nous L'annonçons, le Seigneur vient à notre rencontre. Il vient avec respect et amour, comme le plus beau des cadeaux à partager. Jésus habite davantage en nous chaque fois que nous l'annonçons.
Pensons encore aux femmes de l'Évangile : il y avait la pierre scellée et pourtant elles vont au tombeau ; il y avait toute une ville qui avait vu Jésus sur la croix et pourtant elles vont dans la ville pour l'annoncer vivant. Chers frères et sœurs, lorsque nous rencontrons Jésus, aucun obstacle ne peut nous empêcher de l'annoncer. Si, en revanche, nous gardons pour nous sa joie, c'est peut-être parce que nous ne l'avons pas encore vraiment rencontré.
Frères, sœurs, avant l'expérience des femmes, nous nous demandons : dis-moi, quand as-tu témoigné de Jésus pour la dernière fois ? Quand ai-je témoigné de Jésus pour la dernière fois ? Aujourd'hui, que fais-je pour que les personnes que je rencontre reçoivent la joie de son annonce ? Et encore : peut-on dire : cette personne est sereine, elle est heureuse, elle est bonne parce qu'elle a rencontré Jésus ? De chacun de nous, peut-on dire cela ? Demandons à la Sainte Vierge de nous aider à être de joyeux hérauts de l'Évangile.
Pape François
REGINA CAELI
Place Saint-Pierre
Lundi de Pâques, 10 avril 2023
Traduction provisoire
Source : Site du Vatican
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