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Les crises ravivent notre besoin de Dieu

Dernière mise à jour : 25 août 2022

IIe Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde

Regina Caeli

Pape François

Aujourd’hui, dernier jour de l’Octave de Pâques, l’Evangile nous raconte la première et la deuxième apparition du Ressuscité aux disciples. Jésus vient à Pâques, alors que les apôtres sont enfermés au Cénacle, par peur, mais étant donné que Thomas, l’un des Douze, n’est pas présent, il revient huit jours plus tard (cf. Jn 20, 19-29). Concentrons-nous sur les deux protagonistes, Thomas et Jésus, en regardant d’abord le disciple, puis le Maître. C’est un beau dialogue qui a lieu entre ces deux hommes.

L’apôtre Thomas, tout d’abord. Il nous représente tous, nous qui n’étions pas présents au Cénacle lorsque le Seigneur est apparu et qui n’avons pas eu d’autres signes physiques ou apparitions de sa part. Nous aussi, comme ce disciple, nous avons parfois du mal : comment peut-on croire que Jésus est ressuscité, qu’il nous accompagne et qu’il est le Seigneur de nos vies sans l’avoir vu, sans l’avoir touché ? Comment fait-on pour croire cela ? Pourquoi le Seigneur ne nous donne-t-il pas un signe plus évident de sa présence et de son amour ? Un signe que je puisse mieux voir... Et bien, nous aussi, nous sommes comme Thomas, avec les mêmes doutes, les mêmes raisonnements.

Mais nous ne devons pas avoir honte de cela. En nous racontant l’histoire de Thomas, en effet, l’Evangile nous dit que le Seigneur ne cherche pas de chrétiens parfaits. Le Seigneur ne cherche pas de chrétiens parfaits. Je vous le dis : j’ai peur quand je vous un chrétien, une association de chrétiens qui se croient parfaits. Le Seigneur ne cherche pas de chrétiens parfaits ; le Seigneur ne cherche pas de chrétiens qui ne doutent jamais et affichent toujours une foi sûre. Quand un chrétien est comme cela, il y a quelque chose qui ne va pas. Non, l’aventure de la foi, comme pour Thomas, est faite d’ombres et de lumières. Sinon, quelle foi serait-ce ? Elle connaît des moments de consolation, d’élan et d’enthousiasme, mais aussi de lassitude, de désorientation, de doute et d’obscurité. L’Evangile nous montre la « crise » de Thomas pour nous dire que nous ne devons pas craindre les crises de la vie et de la foi. Les crises ne sont pas un péché, elles sont un chemin, nous ne devons pas les craindre. Souvent, elles nous rendent humbles, car elles nous dépouillent de l’idée que tout va bien, que nous sommes meilleurs que les autres. Les crises nous aident à nous reconnaître dans le besoin : elles ravivent notre besoin de Dieu et nous permettent ainsi de revenir vers le Seigneur, de toucher ses plaies, de faire à nouveau l’expérience de son amour, comme nous l’avons fait la première fois. Chers frères et sœurs, une foi imparfaite mais humble, qui revient toujours à Jésus, est préférable à une foi forte mais présomptueuse, qui nous rend fiers et arrogants.

Et face à l’absence et au chemin de Thomas, qui est souvent aussi le nôtre, quelle est l’attitude de Jésus ? L’Evangile dit deux fois qu’il « vint » (vv. 19.26). Une première fois, puis une seconde fois, huit jours plus tard. Jésus n’abandonne pas, il ne se lasse pas de nous, il n’a pas peur de nos crises, de nos faiblesses. Il revient toujours : quand les portes sont fermées, il revient ; quand nous doutons, il revient ; quand, comme Thomas, nous avons besoin de le rencontrer et de le toucher de plus près, il revient. Jésus revient toujours, il frappe toujours à la porte, et ne revient pas avec des signes puissants qui nous feraient sentir petits et inadéquats, et même honteux, mais avec ses plaies ; il revient en nous montrant ses plaies, signes de son amour qui a épousé nos fragilités.

Frères et sœurs, en particulier lorsque nous éprouvons de la fatigue ou des moments de crise, Jésus, le Ressuscité, souhaite revenir pour être avec nous. Il attend seulement que nous le cherchions, que nous l’invoquions, et même, comme Thomas, que nous protestions en lui présentant nos besoins et notre incrédulité. Il revient toujours. Pourquoi ? Car il est patient et miséricordieux. Il vient ouvrir les cénacles de nos peurs et de nos incrédulités, car il veut toujours nous donner une autre opportunité. Jésus est le Seigneur des « autres opportunités » : il nous en donne toujours une autre, toujours. Pensons alors à la dernière fois — faisons appel à notre mémoire — où, lors d’un moment difficile ou d’une période de crise, nous nous sommes refermés sur nous-mêmes, nous barricadant dans nos problèmes et laissant Jésus à l’extérieur. Et promettons-nous la prochaine fois, dans les difficultés, de rechercher Jésus, de retourner vers lui, vers son pardon — Il pardonne toujours ! —, retourner à ses plaies qui nous ont guéris. Ainsi, nous deviendrons également capables de compassion, d’approcher sans rigidité ni préjugés les plaies des autres.

Que Marie, Mère de la Miséricorde — j’aime penser à elle comme Mère de la miséricorde le lundi après le Dimanche de la Miséricorde —, nous accompagne sur le chemin de la foi et de l’amour.

 


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