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Lutter contre le mal sans cesser d'aimer

Père Paul Okamba

Curé de Lasne (Belgique)

Homélie du 5e dimanche de Carême C

Au cœur du monde païen de l’exil, les fils d’Israël, loin de leur pays, se rappellent qui est, pour eux, le Seigneur et ce qu’il a fait en leur faveur. C’est au cœur de leur vie quotidienne qu’ils ont expérimenté la présence de ce Dieu d’amour (1re lecture).

Paul, en 2e lecture, nous dit qu’il est « lancé vers l’avant », et qu’il « court vers le but. » Sa course est assurée, parce qu’il court vers Dieu qui vient à sa rencontre, par la force de l’Esprit Saint.

Dans l’évangile, Jésus ne veut pas condamner cette femme comme semblent le pousser les Scribes et les Pharisiens. Pour lui, l’homme ne se réduit pas au mal qu’il a fait. Cette femme est plus que l’acte qu’elle a commis ! Dieu veut croire en elle, comme il croit en tout être humain. Il veut croire qu’il y a, en elle, quelque chose de plus profond que son péché.

Bien entendu, nous devons combattre le mal. Tout l’art est de le faire sans condamner le pécheur. Nous devons lutter contre le mal sans cesser d’aimer. A cette femme de l’évangile d’aujourd’hui, Jésus a bien fait comprendre qu’elle n’était pas dans la bonne voie. Il lui a dit : « … ne pèche plus … » En disant cela, Jésus s’adressait à ce qui, dans cette femme, restait comme idéal de pureté, d’amour…Il ne faudrait donc pas qu’une condamnation étouffe le bien qui reste encore en tout être humain.

C’est pour cela que Jésus ne lève pas les yeux sur cette femme qui est là, accusée, pour ne pas l’humilier davantage. Et, quand il se redresse, c’est pour lui dire : « Je ne te condamne pas » ; en l’orientant vers l’avenir : « Va, et désormais ne pèche plus ».

Frères et sœurs, si Jésus invite les accusateurs de cette femme à se regarder eux-mêmes :’’ Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre’’, c’est pour qu’ils cessent de la juger, en posant sur elle un regard qui stigmatise, un regard qui tue. Evidemment, l’essentiel pour nous aujourd’hui, je pense, ce n’est pas de nous replier sur nous-mêmes, sur nos fautes ; mais d’accepter de changer notre cœur et notre regard, parce que là où tout peut paraître perdu, Dieu est à l’œuvre et fait surgir la vie. Amen.

 

MOT POUR LA ROUTE


Seigneur,

viens convertir mon doigt.

Ce doigt si petit,

pas meilleur qu’un autre,

qui pourtant

ne manque jamais une occasion

de se tendre avec mépris

pour désigner la faute du voisin.

Seigneur,

mon doigt si petit,

apprends-lui l’humilité

en le faisant dessiner sur le sol.

Au moins il ne fera pas de mal,

il pourra redescendre un peu sur terre

et se laisser salir par elle.

Seigneur,

fais que mon doigt

apprenne à ressembler au tien.

Amen.




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