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Jeudi Saint

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« J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! » (Lc 22, 15). Ces paroles de Jésus par lesquelles s’ouvre le récit de la dernière Cène sont la fissure par laquelle nous est donnée la surprenante possibilité de percevoir la profondeur de l’amour des personnes de la Sainte Trinité pour nous. Pierre et Jean avaient été envoyés pour faire les préparatifs nécessaires pour manger la Pâque. Mais, à y regarder de plus près, toute la création, toute l’histoire – qui allait finalement se révéler comme l’histoire du salut – est une grande préparation à ce repas. Pierre et les autres se tiennent à cette table, inconscients et pourtant nécessaires : tout don, pour être tel, doit avoir quelqu’un disposé à le recevoir. Dans ce cas, la disproportion entre l’immensité du don et la petitesse du destinataire est infinie et ne peut manquer de nous surprendre. Néanmoins, par la miséricorde du Seigneur, le don est confié aux Apôtres afin qu’il soit apporté à tout homme et à toute femme. Personne n’avait gagné sa place à ce repas. Tout le monde a été invité. Ou plutôt, tous ont été attirés par le désir ardent que Jésus avait de manger cette Pâque avec eux : il sait qu’il est l’Agneau de ce repas de Pâque, il sait qu’il est la Pâque.

 

Pape François

Lettre apostolique Desiderio desideravi,

29 juin 2022, § 2 à 4, Librairie éditrice vaticane.

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